Julie Berès crée la compagnie Les Cambrioleurs en 2001. Désireuse d’expérimenter une forme originale d’écriture scénique, elle propose à des interprètes, à des vidéastes, des plasticiens, circassiens, marionnettistes et musiciens de participer à un atelier commun. Ariel Goldenberg, alors directeur du Théâtre national de Chaillot, fait une halte afin de découvrir ce travail en cours. Conquis, il décide de programmer Poudre !, premier spectacle de la compagnie, pendant trois semaines à Chaillot. Le Théâtre de la Manufacture – Centre dramatique national de Nancy, dirigé par Charles Tordjman, et la Grande Halle de la Villette, se joignent à la production. Poudre ! va permettre de sceller un partenariat fidèle et précieux pour la compagnie, qui facilitera en 2003 et 2004 les créations de Ou le lapin me tuera (à la Biennale internationale de la Marionnette) et de E muet.
En 2005, Alain Mollot et Alexandre Krief, co-directeurs du Théâtre Romain Rolland de Villejuif, accueillent Julie Berès comme « artiste en compagnonnage » pour trois ans. En octobre 2006, la création de On n’est pas seul dans sa peau a lieu à l’Espace des Arts – Scène nationale de Chalon-sur-Saône, qui propose d’en assumer la production déléguée. En 2007, Julie Berès est invitée à devenir « artiste associée » au Quartz – Scène nationale de Brest, où seront créés en 2008 et 2010 Sous les visages et Notre besoin de consolation (en production déléguée avec l’Espace des Arts).
C’est à ce moment que Les Cambrioleurs s’implante à Brest. Cette association et la structuration administrative de la compagnie permettent de développer sur le territoire breton tout un éventail d’actions artistiques et pédagogiques en milieu scolaire et universitaire, auprès d’adultes amateurs ou à destination de populations exclues ; tout en créant des synergies avec les milieux de la recherche, de l’éducation et de l’action sociale. Les discussions engagées avec les partenaires institutionnels aboutissent au conventionnement des Cambrioleurs par la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne, en 2008. En 2011, la Région Bretagne conventionne également la compagnie et la mairie de Brest à partir de 2014. Par ailleurs, ses projets seront soutenus par le Conseil général du Finistère. Cet engagement des collectivités permet la mise en place d’une structuration pérenne pour la compagnie qui se poursuit aujourd’hui encore.
Entre 2008 et aujourd’hui, les spectacles de la compagnie Les Cambrioleurs rencontrent une diffusion en constante progression. Après Sous les visages et Notre besoin de consolation, présentés au Théâtre de la Ville (Abbesses), Julie Berès crée en 2010 Lendemains de fête à la MC2 de Grenoble (producteur délégué du spectacle). Entre 2013 et 2015, elle est artiste associée à la Comédie de Caen – CDN de Normandie, où est créé Petit Eyolf.
La compagnie est soutenue depuis 2016 par le ministère de la Culture et de la Communication au titre de l’aide à l’indépendance artistique. Cette même année, Julie Berès et son équipe reçoivent une invitation de l’Opéra national de Paris à mettre en scène Orfeo de Monteverdi avec des jeunes talents lyriques et les Cris de Paris, à l’Opéra Bastille. En 2017 et sur l’invitation de Marie-José Malis, elle crée la pièce d’actualité Désobéir à La Commune – Centre dramatique national d’Aubervilliers, puis Soleil Blanc voit le jour en 2018 au Grand R, Scène nationale de La-Roche-sur-Yon. Enfin, Julie Berès crée le 16 novembre 2021 à la Comédie de Reims son plus récent spectacle, La Tendresse, pensé comme un diptyque de Désobéir. Depuis septembre 2021, et sur l’invitation de Maëlle Poésy, Julie Berès est artiste associée du projet du Théâtre Dijon Bourgogne – CDN, et depuis 2023 également du projet du DSN-Dieppe, dirigé par Simon Fleury.
Les Cambrioleurs est un pôle de création à géométrie variable, au sein duquel convergent des artistes divers, qui viennent associer leurs techniques et langages respectifs. L’atelier initial, qui fut à l’origine de la compagnie en 2001, s’est affiné, diversifié et enrichi. Mais c’est ce même esprit de recherche et de croisement des formes qui continue d’animer les mises en scène de Julie Berès.